BOTANIQUE
Famille : Fabaceae Mimosoideae
Nom exact : Acacia spirorbis Labillardière subsp. spirorbis
Statut: présente sur les côtes de Nouvelle-Calédonie, Vanuatu, Queensland, Papouasie Nouvelle-Guinée ; introduite à Niue.
NOMS COMMUNS DANS LE PACIFIQUE
Français (Nouvelle-Calédonie) : gaïac, faux gaïac, gaïac (le"vrai" gaïac est américain)
Variétés locales : gaïac rouge et, par opposition, le gaïac blanc
Anglais (Australie) : wattle (pour la sous-espèce solandri (Benth) Pedley
Bichlamar (Vanuatu) : namariu, gaïac
NOMS VERNACULAIRES
Nouvelle-Calédonie
Nord : Nyelâyu (Balade & Belep) : maayak (le plus usuel), maeak, meèc - Nêlêmwa & Nixumwak : ma(x)aak, mayaak - Caac cawac : jamalic (aussi nom de tout bois sec) - Yuanga-Zuanga : maa - Jawe (Yambe) : maaak, hmeek - Nemi (est & - ouest) : hmeek - Fwâi : hmeek pije : hmeek - Bwatoo (Koné) : mé, hmek, hmeek
Centre : Cèmuhî : mii - Paicî : méu, mêê, bërë-kapokacè - Ajië (Houaïlou) : dému, mù - Xârâcùù & Xârâgùrè : më, hmë
Iles Loyauté : Nengone : hmu, ye-hmu - Drehu : hmu, mu ; une variété à feuilles moins larges, presque sans aubier et dont le bois fonce avec l'âge serait le gaïac rouge, alias hmu madra - Iaai : oïhop, hmë, hmä - Fagauvea : meli
Créole français : tayo
Vanuatu (Erromango) : Sie : mori
USAGES
Le bois, de densité 1,074, à grain très serré, est utilisé en sculpture. Il a belle apparence, une fois verni.
Le bois est très dur, résistant à la hache, qui rend un bruit métallique. Il peut remplacer le véritable gaïac pour faire «... des essieux de poulie, des vis d'atelier, des mortiers, des ouvrages de tour...» (Mezger 1926).
Bois de chauffe très efficace, donne un excellent charbon de bois
A l'île des Pins, le bois sert à faire des piquets fourchus de balancier de pirogues. La souche servait à la production de casse-têtes.
L'écorce peut servir à faire des liens pour la construction.
A Goro, les feuilles plus les fondes d'une fougère servent dans la cuisson des tortues.
Les fruits pourraient même être utilisés comme du savon, une fois écrasés avec de l’eau. La gousse contient des tannins qui pourraient servir en tannerie.
Au Vanuatu, le bois a servi à la confection des arcs (Guillaumin 1954)
MEDECINE TRADITIONNELLE
En Nouvelle-Calédonie:
Le gaïac entre dans des mixtures de plantes propres à provoquer la purge des garçons adolescents de 15-20 ans à l'île Ouen. La tisane des feuilles est donnée contre la dysenterie (Recette européenne). Celle-ci semble analogue à un remède mélanésien utilisé contre une maladie voisine de la dysenterie, appelée ba kîbwa kura. Ailleurs on se sert des feuilles jaunies contre la dysenterie.
Les feuilles sont utilisées comme toniques, soit en bain soit directement frottées sur tout le corps.
Bu avec de l'eau de mer, le jus exprimé des feuilles, mélangé au jus de feuilles d'une ménispermacée, est un purgatif fort.
L'écorce a pu servir dans des recettes abortives, en cas de grossesse détectée précocement, et d’autres pour "renforcer les os" ou les maux de reins.
Le jus exprimé de l'écorce, aussi des feuilles, est préconisé, par voie orale, pour soigner «la gratte» ; celui des feuilles écrasées puis bouillies, en cas d'indigestion ou pour calmer la toux.
La décoction d'écorce est localement considérée domme diurétique.
Les feuilles d'Acacia spirorbis et d'une rutacée sont mâchées puis crachotées sur la tête pour soigner la jaunisse.
Remarque: Le bois de cette espèce était autrefois favori pour la confection de casses-têtes, plus tard et plus aimablement, pour la préparation de poteaux de clôture résistants.
PHARMACOCHIMIE
Rageau (1973), résume ainsi l'activité du gaïac : « petit arbre ou arbuste commun surtout sur les terrains péridotitiques ou calcaires, dans les groupements secondaires, ont une écorce et des fruits astringents, antidiarrhéiques et antiblennorragiques en infusion ou décoction. Les écorces et racines du « gaiac» seraient abortives ; elles seraient utilisées contre les rhumatismes. »
BIBLIOGRAPHIE
http://www.endemia.nc/flore/fiche383.html (photos et répartition)
http://bie.ala.org.au/species/urn:lsid:biodiversity.org.au:apni.taxon (présence en Australie)
Poupat C, Sévenet T. (1975). Cinnamoylhistamine et hordenine, alcaloïdes d'Acacia spirorbis. Phytochemistry (14) 8 : 1881-1882.
Brophy JJ, Lassak EV, Sevenet T. (1987). The volatile phyllode oil of Acacia spirorbis. Phytochemistry (26), 3071-3072.